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La Beauce, terre de fruits à coque

Anthony Frison à Boynes croit en l’avenir de l’arbre dans la Beauce. Une façon de valoriser les grandes étendues et l’irrigation.

Alors que les producteurs du Loir-et-Cher ont planté 180 ha de noyers, ceux du Loiret misent sur d’autres fruits à coque, comme l’amande et la noix de pécan.

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« Le territoire du Pithiverais, avec un sol argilo-calcaire et très peu de précipitations, 600 mm par an, ressemble à celui de la Méditerranée. C’est tout à fait adapté à l’amandier », précise Anthony Frison, agriculteur à Boynes, l’un des cinq premiers à s’être lancé dans cette culture en 2019. Cet ancien chercheur à l’Inrae continue les essais dans ses champs. Il a planté 3 ha d’amandiers en agroforesterie : deux fois deux rangs d’amandiers, espacés de 4 m, puis 12 m de céréales. « J’ai planté comme dans le Sud, mais les arbres se développent plus vite et deviennent trop serrés ! », se rend compte Anthony.

Si la culture d’amandiers est un pari au nord de la Loire, l’agroforesterie en est un autre. « J’apporte beaucoup de biodiversité grâce aux arbres. Mais je ne peux pas mutualiser les équipements de récolte avec les autres producteurs. C’est un projet très sympa, mais pour l’instant, pas rentable ». 17 agriculteurs se sont regroupés pour monter une microfilière d’amandes sur 45 ha. Les premières amandes ont été récoltées en 2023. 2025 ne sera pas un bon cru. « Les pluies de 2024 ont impacté la floraison de cette année, qui était très faible. Ça devrait aller mieux en 2026 ! », espère-t-il.

De l’Illinois au Loiret

Autre culture originale à quelques kilomètres au nord : la noix de pécan. Après plusieurs séjours aux États-Unis, Quentin Guégand et ses deux frères ont a planté 355 pacaniers à Nangeville. « C’est majestueux comme arbre. Sa taille représente 1,5 fois celle d’un noyer », explique l’exploitant, qui reste aussi ingénieur paysagiste urbaniste. Il a planté 15 ha en agroforesterie. Le pacanier a besoin d’étés longs et chauds pour que ses fruits viennent à maturité. « Avec les limons profonds et le réchauffement climatique, les conditions seront réunies. J’ai panaché huit variétés pour augmenter les chances de pollinisation, qui reste la principale inconnue sous nos latitudes. Cela demeure expérimental comme démarche », souligne Quentin, qui s’appuie sur le projet « French Pécan » de l’association l’Association française d’agroforesterie. Il souhaite développer la vente directe, mais pas avant six ou sept ans !

Quentin Guégand à Nangeville a planté 355 pacaniers. (©  Aude Richard)

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